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Vous l'avez certainement vu sur les rĂ©seaux sociaux đŸ“±

Pour tout savoir sur les vidĂ©os de L’Équipe, c'est ici !

La MĂ©dia’Tech passe en mode sport ! On ne va pas forcĂ©ment chausser nos baskets, mais on interroge celui qui parle le mieux de sport sur les rĂ©seaux sociaux de L’Équipe. Pas d’inquiĂ©tude, on parle toujours d’IA tout en s’intĂ©ressant Ă  YouTube et la concurrence fĂ©roce que la plateforme mĂšne face aux gĂ©ants des grands Ă©crans. C’est parti, bonne lecture !

đŸŽ™ïžMĂ©dia’Talk : On reçoit Paul Bonnaud, journaliste vidĂ©o pour les rĂ©seaux sociaux de L’Équipe.

đŸ€– IA quoi ? : Signals, le nouveau fil d’actualitĂ© Ă  base d’IA gĂ©nĂ©rative

🌎 Vu d’ailleurs : Netflix et le sport, le New York Times et les biographies et Politico qui change son site pour attirer les robots qui alimentes l’IA.

📊 Infographix : YouTube Ă  l’assaut des grands Ă©crans.

Le succĂšs des vidĂ©os de L’Équipe : « Je parle Ă  des gens qui ne suivent pas Ă  100 % le sport Â»

Si vous vous baladez sur TikTok ou Instagram, vous l’avez forcĂ©ment vu ! L'Équipe dĂ©veloppe sa stratĂ©gie de contenus vidĂ©os pour les rĂ©seaux sociaux. Et pour ça, le titre sportif a misĂ© sur l’incarnation du journaliste Paul Bonnaud. Des vidĂ©os qui cumulent des dizaines voire des centaines de milliers de vues.

Comment est arrivĂ© le choix des vidĂ©os incarnĂ©es pour L’Équipe ?

Je suis arrivĂ© Ă  L'Équipe en juillet dernier. Avant ça, ils Ă©taient dĂ©jĂ  actifs sur les rĂ©seaux sociaux. C'Ă©tait du contenu gĂ©rĂ© par des community managers qui se sont mis Ă  faire des contenus journalistiques. J’ai proposĂ© Ă  la rĂ©daction en chef des idĂ©es pour faire des vidĂ©os incarnĂ©es que l’on peut voir dans d’autres mĂ©dias, pour raconter des histoires. L'incarnation est une bonne mĂ©thode : c'est ce que notre gĂ©nĂ©ration (la gĂ©nĂ©ration Z) et celle juste en-dessous aiment, car on lit moins. C'Ă©tait l'occasion pour moi de proposer quelque chose en lien avec ces codes de consommation. Les rĂ©dactions sont toujours en quĂȘte de nouveaux formats, pour coller aux modes de consommation des gens. C’est pour ça qu’il ne faut pas se censurer.

Pour L'Équipe, il y a un enjeu aussi : ils ont la volontĂ© de toucher plus de monde. Aujourd'hui, il y a une grosse communautĂ© d'abonnĂ©s et de lecteurs ĂągĂ©s. Il y a la volontĂ© de rajeunir l’audience et de toucher des personnes qui ne sont pas des spĂ©cialistes du sport. C'est ça aussi que je trouve bien, c'est que je peux parler Ă  des gens qui ne suivent pas Ă  100 % le sport. J’adopte cette dĂ©marche : les sujets qui Ă©veillent ma curiositĂ© peuvent Ă©veiller celle des autres. C'est un format accessible oĂč l’on apprend des choses sur le sport. Je suis trĂšs indĂ©pendant, je choisis mes sujets, j’écris, je tourne et je monte seul.

Vous attendiez-vous Ă  ce succĂšs ?

Je ne sais pas si c'est un succĂšs, ce n'est pas Ă  moi d'en juger, ça reste infĂ©rieur Ă  des chiffres d'autres mĂ©dias. Parfois, il y a des sujets qui marchent et ça me surprend : la vidĂ©o sur le golf pour expliquer l'arrivĂ©e de nouvelles balles, c'est toute une histoire qui dĂ©passe le sport. Ça touche des sujets sociĂ©taux et environnementaux, c’est ce qui a plu. Il y a certains sujets oĂč je me dis qu'une histoire bien racontĂ©e peut intĂ©resser. Puis les chiffres ne sont pas notre seul indicateur. S'il y a des sujets journalistiquement intĂ©ressants mais dont on sait qu'ils feront moins de vues, on en parlera quand mĂȘme.

Quelles sont vos inspirations ?

Il y a HugoDĂ©crypte forcĂ©ment (Paul Bonnaud a travaillĂ© pour HugoDĂ©crypte, NDLR) chez qui il y a une maniĂšre de raconter l’info trĂšs intĂ©ressante. On ne s'imagine pas le temps de prĂ©paration derriĂšre des vidĂ©os courtes. On pense que c'est rapide Ă  faire mais c'est de l'orfĂšvrerie. Il faut peser chaque mot, ĂȘtre concis, faire rentrer les 5W (les cinq questions pour parler d’une information et donner du contexte : qui, quand, oĂč, quoi, pourquoi, NDLR)... Chaque phrase doit donner de l’info. La maniĂšre de raconter est aussi diffĂ©rente, elle est plus spontanĂ©e qu’à la tĂ©lĂ©vision. Mais je regarde beaucoup ce qui se fait dans d’autres mĂ©dias et chez les crĂ©ateurs de contenus.

La concurrence est Ă©videmment prĂ©sente au moment de poster les vidĂ©os puisqu’on a le mĂȘme type d’audience. Mais je pense que nous avons des exigences prĂ©cises, de rigueur journalistique, notamment dans l'utilisation des images. On doit ĂȘtre rigoureux quant Ă  la vĂ©racitĂ© de l'info, non pas que les crĂ©ateurs de contenus ne le sont pas, mais je ne peux pas me permettre d'utiliser du conditionnel. Puis on a un traitement factuel et plus neutre de l'information.

Est-ce que cette audience plus jeune se rend aussi sur le site et consomme d’autres contenus du mĂ©dia ?

On ne peut pas savoir, on n’a pas d'indicateur pour mesurer ça. Peut-ĂȘtre qu'il n'y en a pas Ă©normĂ©ment car on se heurte Ă  la volontĂ© des plateformes de garder leurs utilisateurs dessus. Mais notre premier objectif, c'est de toucher plus de monde, leur faire connaĂźtre la marque L'Équipe, l'expertise de la rĂ©daction. C'est un investissement Ă  long terme.

Propos recueillis par Thibault Linard

Signals : le nouveau fil d’actualitĂ© Ă  base d’IA gĂ©nĂ©rative

Le mĂ©dia Semafor et Microsoft s’unissent pour rĂ©volutionner le traitement journalistique avec l’IA. Semafor souhaite amener les journalistes Ă  exploiter et se familiariser au quotidien avec l’intelligence artificielle.

Signals, un outil développé par ChatGPT pour les journalistes

Conçu comme la premiĂšre plateforme d’information au monde qui rĂ©pond aux besoins du moment prĂ©sent, Semafor se veut un mĂ©dia ayant un niveau « inĂ©galĂ© de transparence journalistique », d’aprĂšs le mĂ©dia lui-mĂȘme. LancĂ© en 2022, Semafor existe principalement en AmĂ©rique du Nord et en Afrique.

Le mĂ©dia lance Signals, un nouveau fil d’information, alimentĂ© par des chatbots d’intelligence artificielle, notamment ChatGPT. Dans cette collaboration entre le gĂ©ant du numĂ©rique et Semafor, les journalistes disposeront des outils d’IA pour leurs recherches, leurs dĂ©couvertes de sources et leurs traductions. Avec Semafor Signals, ils auront l’occasion d’élargir et de varier leurs sources locales, nationales et mondiales, « crĂ©dibles aux yeux de leur public », indique Microsoft.

Dans ce fil d’actualitĂ© mondial multisources, les journalistes, grĂące aux outils de Microsoft et d’OpenAI, pourront apporter aux lecteurs des informations pouvant ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es et argumentĂ©es au fil du temps. Pour soutenir le dĂ©veloppement de Signals, Microsoft octroie une somme « considĂ©rable » Ă  Semafor, rapporte le Financial Times. Semafor fait partie des partenariats que Microsoft a lancĂ©s avec d’autres organismes de presse pour dĂ©velopper l’utilisation de l’IA dans la pratique du journalisme.

Microsoft s’allie Ă  d’autres entitĂ©s mĂ©diatiques pour des partenariats

L’École supĂ©rieure de journalisme Craig Newmark, l'Online News Association et le GroundTruth Project sont des organismes de presse qui collaboreront avec le gĂ©ant technologique. Les partenaires travaillent ensemble, pour voir comment intĂ©grer l’IA gĂ©nĂ©rative dans les travaux estudiantins et les salles de rĂ©daction.

AlliĂ© des uns, mais ennemi pour d’autres, Microsoft fait par ailleurs l’objet d’une poursuite judiciaire initiĂ©e par le New York Times qui accuse l’entreprise numĂ©rique d’avoir utilisĂ©, sans permission, ses articles publiĂ©s pour entraĂźner ses modĂšles d’intelligence artificielle.

Écrit par Khadidiatou Goro
  • Sport en « live » : la prise du catch de Netflix

DĂšs janvier 2025, Netflix proposera chaque semaine trois heures de catch en direct Ă  ses abonnĂ©s. Le gĂ©ant du streaming a mis la main sur le show historique de la discipline, l’émission « Raw », carton d’audience depuis 31 ans Ă  la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine. Un accord de cinq milliards de dollars sur dix ans a Ă©tĂ© conclu avec World Wrestling Entertainment (WWE), la sociĂ©tĂ© dĂ©tentrice des droits. Netflix, nouveau poids lourd du sport en direct ? Pas vraiment : le catch, grand divertissement populaire, permet au groupe de poursuivre sa stratĂ©gie de diversification. AprĂšs la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, c’est presque un retour aux grandes heures de la tĂ©lĂ©vision. Pour le sport, Netflix laisse pour l’instant le terrain Ă  Amazon et Paramount, dĂ©jĂ  positionnĂ©s sur les grands rendez-vous.

  • Face Ă  l’IA, le New York Times soigne les biographies des humains qui Ă©crivent ses articles

Quoi de plus humain qu’un journaliste ? Rien et le New York Times veut le faire savoir Ă  l’heure oĂč l’IA gĂ©nĂ©rative brouille les frontiĂšres. Depuis septembre, le quotidien aux dix millions d’abonnĂ©s pousse ses journalistes Ă  dĂ©tailler leur biographie sur son site. Une initiative de la « Trust team », l’équipe du journal lancĂ©e en 2021 pour renforcer la confiance dans son journalisme. Pas question de simplement raconter sa vie, les journalistes doivent justifier de leur Ă©thique, dĂ©clarer leurs liens d’intĂ©rĂȘt, comme peut l’exiger Mediapart en France. Dans sa bio, la reporter santĂ© Apoorva Mandavili assure par exemple qu’elle refuse les confĂ©rences de presse sponsorisĂ©es par des industriels. De quoi offrir au grand public des clĂ©s de comprĂ©hension du mĂ©tier et replacer le journaliste au cƓur du projet.

  • Le site de Politico a de nouveaux lecteurs : les robots qui alimentent l’IA

Le mĂ©dia politique a complĂštement revu le design de son site europĂ©en en janvier. ConfiĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e MĂ©dianes, le projet vise Ă  Ă©purer l’interface et fluidifier la navigation entre les diffĂ©rentes Ă©ditions. Bref, moins d’articles et plus d’espaces blancs. L’ambition n’est pas simplement de satisfaire les beaux yeux des lecteurs : le site veut amĂ©liorer la lisibilitĂ© pour les robots scanneurs (ou crawlers) chargĂ©s d’alimenter les modĂšles d’IA gĂ©nĂ©rative. Rien de plus logique puisqu’Axel Springer, propriĂ©taire de Politico, a conclu en dĂ©cembre un accord avec ChatGPT pour lui laisser libre accĂšs Ă  ses articles. Une Ă©volution Ă  contre-courant de certains mĂ©dias, comme le New York Times, qui cherchent une parade, informatique ou judiciaire, Ă  l’action des crawlers.

Écrit par Christian Mouly
Infographie réalisée par Josué Toubin-Perre

Et pour finir


On vous conseille vivement de suivre le travail de Mediavivant, qui permet chaque mois Ă  un journaliste de monter sur scĂšne pour raconter une enquĂȘte qu’il a menĂ©e. Un format super original qui permet d’échanger avec le public, parfois mĂȘme en prĂ©sence de tĂ©moins ou de sources des investigations. 

Ça se passe Ă  Marseille mais vous pouvez revoir toutes leurs performances sur Youtube. L’enquĂȘte de Jean-François Poupelin sur le management toxique de la multinationale CMA-CGM, dĂ©jĂ  la plus visionnĂ©e de toutes, est disponible depuis un mois, foncez !